L’importance de la mémoire dans les apprentissages

La mémoire joue un rôle fondateur dans les apprentissages : pour emmagasiner des connaissances bien sûr, mais également comprendre les concepts, acquérir des compétences, mobiliser les connaissances et compétences dans différents contextes et dans le temps. On oppose souvent connaissances et compétences, et on dit qu’apprendre “par cœur” ne sert à rien. Pourtant, connaissances et compétences sont indissociables, et compréhension et automatisation sont complémentaires.

Par exemple, pour apprendre à écrire, il faut comprendre le fonctionnement d’une phrase ou la valeur des temps verbaux, mais il est tout aussi indispensable de connaître les correspondances sons et lettres ou les terminaisons verbales. De plus, l’automatisation est indispensable pour ne pas encombrer la charge cognitive et accéder à des concepts plus complexes : si on est trop concentré sur l’orthographe des mots, on ne peut pas en même temps soigner la formulation et la cohésion textuelle.

Les différents types de mémoire

La mémoire de travail permet de stocker et manipuler des informations pendant une courte durée (quelques secondes) en vue de les utiliser pour accomplir une tâche. Par exemple : mémoriser une consigne, un numéro de téléphone, etc. Elle est temporaire et a une capacité très limitée.

La mémoire à long terme comprend la mémoire sémantique (la mémoire des mots, des idées, des concepts. Exemple : “Je sais ce qu’est un vélo”), procédurale (les compétences automatisées. Exemple “Je sais faire du vélo”) et épisodique (les expériences personnelles).
Exemple : Je me souviens de la dernière fois que j’ai fait du vélo avec mon frère”).

La mémoire long terme est malléable. Elle n’est pas une accumulation de connaissances qu’on stockerait les unes par-dessus les autres, mais des réseaux qui se transforment et se complexifient.

Sans renforcement (révision), la mémoire long terme s’efface. Il est donc crucial de mettre en place des méthodes pour lutter contre l’oubli.

Voici quelques conseils pour favoriser la mémorisation

• • Donner du feedback (explications, encouragements, conseils) pour améliorer la rétention à long terme.
  • Préférer les méthodes actives pour réviser une leçon : demander de réciter, résumer, reformuler, répondre à des questions (avec des flashcards ou quiz en ligne par exemple) plutôt que de relire une leçon.
  • Demander d’établir des liens avec des connaissances antérieures, avec des exemples concrets dans différentes situations, avec d’autres apprentissages en réseaux. Par exemple : quand on apprend la table x2, on ne retient pas seulement une liste de résultats, on explicite l’équivalence avec l’addition réitérée (5×2=5+5), on apprend le mot “double” et “moitié”, on évoque des situations dans lesquelles on utilise les doubles et les moitiés, etc.
  • Essayer d’associer plusieurs modalités : mots, images, sons, émotions, écriture, actions …
  • Utiliser le rythme, la mélodie
  • Utiliser les émotions (jeux, effet de surprise, etc.)
  • Penser à revenir régulièrement sur des contenus plus anciens.
  • Espacer les séances de révisions : il est prouvé qu’un rappel en mémoire espacé est bien plus efficace que des séances rapprochées pour la mémorisation à long terme.
  • Faire attention au sommeil, les recherches montrant son rôle essentiel pour la mémoire.

Pour les enseignants : utiliser l’évaluation formative. Il s’agit d’évaluer fréquemment au cours de l’apprentissage pour identifier les progrès et besoins (idéalement à chaque séance !) et en engageant tous les élèves (pas seulement en interrogeant oralement un élève). Ex : QCM, textes à trou, questions courtes à l’ardoise.

Nous espérons que ces éclaircissements vous ont été utiles et que la mémoire n’a désormais plus de mystères pour vous !

L’équipe Soft Kids 🌈