Comment encourager son enfant à faire ses devoirs en autonomie ?

Comment encourager son enfant à faire ses devoirs en autonomie ?

Faire ses devoirs… c’est la corvée ! Cette phrase revient de manière récurrente lorsque je discute avec des parents d’élèves.

Aujourd’hui, mes 3 enfants sont en primaire et au collège, et plusieurs jours par semaine, les notifications du groupe WhatsApp de leur classe me rappellent que c’est le temps des devoirs : « Quel est le travail pour demain ? Avez-vous la dictée du professeur ? Le contrôle d’histoire c’est bien jeudi ? »

Malheureusement, je ne peux pas aider sur l’espace de discussion, car depuis le CE2, mon aîné réalise ses tâches scolaires seul. Je t’explique notre cas d’étude familial, notre méthode et notre organisation pour un apprentissage des devoirs en totale autonomie et confiance sans laxisme.

Le calvaire de l’heure des devoirs : nous l’avons aussi subi ! Mais nous en sommes venus à bout. Dans cet article je t’explique notre recette maison.

Faire ses devoirs : déconstruire notre vision traditionnelle

Le lâcher-prise parental

Nous avons décidé, avec mon mari, de ne plus nous immiscer dans les devoirs de notre fils aîné. Un très gros lâcher-prise parental. Nous nous sommes rendu compte que notre fils ne supportait pas de travailler avec nous. Chaque minute passée avec lui à tenter de lui faire réciter ses leçons ou réaliser des exercices entraînait des crises de colère contre-productives.

Pour respecter son besoin d’espace et éviter d’entacher notre complicité, nous avons cherché des solutions alternatives. Après nous être documentés sur le sujet, nous avons fini par passer un pacte avec lui : « tant que tu as des résultats convenables, nous n’intervenons pas. Si les résultats montrent qu’il faut t’aider, nous interviendrons ».

Le contrat

Pour que cela fonctionne, nous avons établi des règles ensemble et après 1 an, cette méthode a porté ses fruits. Il est aujourd’hui en 5ème et nous n’intervenons qu’occasionnellement à sa demande pour réciter une leçon. Mais surtout, l’atmosphère est beaucoup plus détendue et calme à la maison au moment de la séance des devoirs.

Alors je vous livre ici notre recette magique, sachant que j’ai bien conscience que chaque enfant est différent. Je vous laisse donc le soin de piocher les conseils qui vous semblent utiles et essentiels pour votre enfant.

Règle numéro 1 : Apprendre l’autonomie par la confiance.

Pour Michel Bussi, écrivain à succès, papa de 3 enfants et professeur de géographie : « l’autonomie est essentielle. Il vaut mieux qu’un enfant ne fasse pas ses devoirs et que cela s’en ressente que d’être derrière son dos en permanence car c’est l’autonomie qui permet de laisser se développer les compétences ».

L’autonomie de l’enfant nécessite un prérequis essentiel : la confiance en soi chez l’enfant. Malheureusement, la France aurait bien besoin d’aide sur ce point.

Effectivement, dans la dernière enquête PISA de l’OCDE, la France est classée 62e sur 65 pays en ce qui concerne le niveau de confiance en soi de ses élèves. Mais comme seulement 20% des adultes français déclarent pouvoir faire confiance aux autres (contre 48% en moyenne dans le reste de l’OCDE), on est peu surpris par ce résultat.

Pourtant un élève qui a confiance en ses capacités présente beaucoup moins de difficultés à l’école.Et comme c’est très souvent le regard de l’adulte qui va lui donner confiance en lui, nous avons dit à notre fils qu’il devait gérer seul les devoirs inscrits dans son agenda et que nous avions confiance dans sa capacité à s’organiser, mais aussi à assumer les loupés.

À cet âge, tout ne peut pas être parfait. S’il a oublié une leçon, un cahier, des exercices, il devra prendre ses responsabilités auprès de la maîtresse et rattraper son retard le lendemain. D’un autre côté, lorsque nous étions enfants, nous n’avions pas de mails ou de groupe WhatsApp de parents quand nous oublions nos cahiers.

Règle numéro 2 : Dédramatiser et voir les devoirs autrement

La loi sur les devoirs à la maison

Lorsque j’étais écolière, il y avait déjà des discussions sur l’interdiction des devoirs à la maison.

Petite parenthèse historique :

«La circulaire du 29 décembre 1956 supprime les devoirs à la maison précisant qu’aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe. Cette circulaire a été abrogée depuis par la circulaire de 1994, qui proposait d’instaurer sur le temps scolaire un temps pour les études et les devoirs. Depuis, la loi du 8 juillet 2013 portant sur les rythmes scolaires précise que cette réforme des rythmes va permettre de rendre effective l’interdiction formelle des devoirs écrits à la maison pour les élèves du premier degré ».

Aujourd’hui, sur la page en ligne du ministère de l’Éducation nationale, à la question :

«Peut-on donner à un élève du primaire des devoirs à faire à la maison ?», on peut lire la réponse suivante :

« Oui. Toutefois, un enseignant ne peut pas donner à ses élèves un travail écrit à faire en dehors de la classe.»

Les devoirs à faire à la maison peuvent être :
– Un travail oral (lecture ou recherche par exemple),
– Ou des leçons à apprendre.»

Par conséquent votre enfant ne devrait jamais être sanctionné s’il n’a pas fait ses devoirs.

Beaucoup d’enquêtes ont été réalisées sur le sujet, notamment par des associations de parents d’élèves (FCPE), et montrent à quel point les familles tendent à partager avec les enseignants l’idée que les devoirs sont indispensables à la « fixation des apprentissages réalisés en classe » et indissociables d’une « bonne scolarité ».

Si les parents adhèrent aux devoirs, c’est aussi parce qu’ils « ouvrent une fenêtre sur la classe », peuvent donner le sentiment de pouvoir « peser favorablement dans la scolarité de leurs enfants » et permettent d’apparaître comme de bons parents. De plus, les schémas se répètent. Un parent ayant réalisé des devoirs à la maison lorsqu’il était enfant aurait tendance à refaire la même chose alors même que la méthodologie et les leçons ont beaucoup changé et que cela peut être contre-productif pour aider l’enseignant. Je me suis moi-même retrouvé à dire à mon fils : « mais ce n’est pas comme ça que j’ai appris…».

Néanmoins, au-delà du débat des devoirs à la maison obligatoires ou pas, l’important est que cela ait du sens pour l’enfant.

Des devoirs pour réviser et développer l’auto-discipline.

Pour Patrick Rayou, professeur en sciences de l’éducation à l’université Paris 8, dans l’équipe de recherche ESCOL qui étudie les inégalités sociales de réussite scolaire : « les devoirs ne sont ni une punition, ni une sanction. Ils ont pour but de renvoyer l’enfant à son autonomie et à ses propres ressources ».

Si je reviens à l’exemple de mon fils, ces 2 premières années d’école primaire, les devoirs étaient une étape difficile pour lui : « pourquoi on me demande de faire 5 additions alors que je sais faire des additions ! », « pourquoi je dois faire des lignes d’écriture, alors que je sais écrire ! ». Il ne voyait aucune logique d’apprentissage et je le comprenais. La compréhension du « pourquoi » est très importante pour nos enfants. Un devoir doit être un écho aux apprentissages vus en classe et correspond à une logique d’apprentissage. J’applique la leçon vue en classe et je vois ainsi si j’ai compris. J’apprends ma leçon d’histoire pour valider mon niveau de connaissance lors d’une évaluation, etc…

Ainsi, si mon fils me dit qu’il a déjà compris telle ou telle leçon en classe et qu’il n’a pas besoin de réviser, je le crois, parce que derrière nous nous sommes fixés des objectifs et il le sait…

Règle numéro 3 : Fixer des objectifs ensemble

À chaque retour de vacances, nous avons une discussion afin de déterminer pour chaque matière ce qui était acceptable pour lui. Il a déjà identifié les matières qu’il aimait le plus et qui lui demandaient moins d’énergie et de concentration. Pour ces matières-là, il a un niveau d’exigence plus important en ce qui concerne les évaluations. Pour les matières qui lui demandent de se mobiliser davantage, nous appliquons la technique des petits pas.

Par exemple, nous avons eu une discussion sur la dictée hebdomadaire. L’orthographe ne fait pas partie des matières où mon fils se sent à l’aise.

Il y a 3 groupes :
· Le groupe jaune a une liste de mots
· Le groupe vert a la liste des mots du groupe jaune et de nouveaux mots.
· Le groupe violet a la liste des mots des groupes jaune et vert et de nouveaux mots.

Il était dans le groupe vert. Je lui ai demandé ce qui l’empêchait d’être dans le groupe violet. Sa réponse : « mais maman je suis à 85 % de résultat positif dans le groupe vert c’est super bien ». Pour le motiver, je lui ai présenté ça comme un jeu puisqu’il faut être à 90 % 3 semaines de suite pour monter de niveau. Je lui ai demandé de visualiser la satisfaction que cela serait d’être 3 semaines à 90 %. À la fin de la discussion, il n’était pas convaincu, mais cela a fait son chemin. Il était ensuite tellement content de m’annoncer qu’il avait intégré le groupe violet !

 

Règle numéro 4 : Avoir de la méthodologie

Nous avons également abordé des points de méthodologie afin qu’il soit efficace et autonome :

1. Planifier sa séance de devoirs sachant qu’il va à l’étude 2 soirs par semaine.

2. Organiser au mieux sa routine de travail :

  • S’installer dans un endroit calme et propice pour se concentrer
    (éviter les distractions : pas de téléphone, de réseaux sociaux, ni de télévision allumée),
  • Choisir un espace de travail à portée, confortable et bien éclairé (table, bureau).
  • Regarder la liste des devoirs dans l’agenda et prioriser en fonction du planning.
  • Déterminer la liste des choses à réaliser et l’objectif (réviser une évaluation, valider l’apprentissage d’une leçon et des notions vues en cours, etc.).
  • Déterminer le temps pour chaque matière et les temps de pause.
  • Avancer en commençant par le travail le plus difficile.
  • Diviser la tâche si cela aide pour garder la motivation.
  • Rayer chaque devoir quand il est fini.
  • Ranger ses affaires (manuels et matériels) puis se détendre.

3. Processus pour préparer les évaluations :

  1. Relire la leçon à raison de plusieurs soirs par semaine pour renforcer sa mémoire à long terme.
  2. Pour compléter ces conseils, la collection « HUGO » de Anne-Marie Gaignard est un excellent moyen d’aider son enfant dans la gestion du stress, du temps et de la charge de travail. En s’identifiant aux personnages des histoires, l’enfant va tester et intégrer des méthodologies de travail. En bonus, bénéficiez de l’outil d’aide aux devoirs gratuits de SOFT KIDS pour planifier ses séances. Découvrez également notre Programme Persévérance pour renforcer la détermination de votre enfant.

    Règle numéro 5 : Montrer notre implication

    Nous n’intervenons pas dans les devoirs mais cela ne veut pas dire que nous ne nous impliquons pas dans sa scolarité.

    Chaque dimanche, mon mari et moi regardons avec lui ses cahiers : cahiers du jour, ses notes et son cahier de devoirs. Cela nous permet d’identifier si quelque chose n’est pas acquis et d’en discuter avec lui, voire de lui poser une ou deux questions afin de vérifier s’il a compris la correction de la maîtresse. Cela nous prend 15 minutes et cela permet de discuter de ses apprentissages, de ce qu’il aime ou pas, de ses objectifs et de sa méthodologie.

Au-delà de réussir ces évaluations, ce que je lui demande systématiquement c’est :

  • « Es-tu content du travail que tu as fourni ? » : le plus important, c’est qu’il ait l’impression d’avoir donné le meilleur de lui-même, même lorsque c’est difficile.
  • « As-tu appris de tes erreurs ? » : il sait qu’on ne peut pas tout savoir ou tout connaître et que c’est en commettant des erreurs et en relevant des défis que l’on apprend et que l’on développe son intelligence.
  • « Penses-tu être constant dans ce que tu fais ? ». Il vaut mieux avoir 6 ou 7 (sur 10) de moyenne toute l’année que 10 une semaine et 3 la semaine d’après. Ce que l’on regarde c’est la persévérance et la constance de l’effort fourni. Si besoin, nous refaisons un point de méthodologie. Évidemment, j’ai conscience que cet arrangement ne peut pas convenir à tous les enfants, surtout s’ils viennent de rentrer au CP.

Néanmoins, je pense qu’en donnant à nos enfants des conseils de méthodologie et en leur montrant que nous avons confiance en eux et qu’ils peuvent se tromper et apprendre de leurs erreurs, nous pouvons améliorer les séances de devoirs qui se transforment parfois en corvée pour les parents et les enfants.

Enfin, si vos enfants ont de réelles difficultés dans leurs révisions, n’hésitez pas à les inscrire à l’étude ou aux périodes de soutien scolaire. Le site Allo prof offre également un service gratuit avec des instituteurs qui répondent à vos questions en direct.

Les devoirs ont longtemps été une source de stress au sein de notre foyer et j’espère qu’en vous partageant cela, je pourrais aider ceux qui galèrent et sont en recherche d’informations.

Et si vous avez des astuces que vous voulez partager, n’hésitez pas à nous écrire.

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