Les devoirs… c’est la corvée ! Cette phrase, je l’entends très souvent lorsque je discute avec des parents.
Aujourd’hui, mon fils aîné est en CM1 et plusieurs jours par semaine, les notifications du groupe WhatsApp du « CM1B 2021-2022 » me rappellent que mon fils a des devoirs : « Quels sont les devoirs pour demain ? Avez-vous les mots de la dictée ? Le contrôle d’histoire c’est bien jeudi ? »
Malheureusement, je ne peux pas aider car je n’ai aucune idée des réponses à ces questions. Et oui, certains vont penser que j’ai perdu la raison…
Depuis octobre 2020, mon fils aîné fait ses devoirs tout seul et je ne vérifie rien.
Nous avons décidé, avec mon mari, de ne plus nous immiscer dans les devoirs de notre fils. Un très gros lâcher-prise parental. Nous nous sommes rendu compte qu’il ne supportait pas de réciter une leçon ou faire ses exercices avec nous. Cela entraînait des crises et colères contre-productives.
Nous avons donc cherché des solutions et je me suis beaucoup documentée sur le sujet. Pour finir, nous avons passé un pacte avec lui : « tant que tu as des résultats convenables, nous n’intervenons pas. Si les résultats montrent qu’il faut t’aider, nous interviendrons ».
Pour que cela fonctionne, nous avons établi des règles ensemble et après 1 an, cette méthode porte ses fruits. Mais surtout l’atmosphère est beaucoup plus détendue à la maison au moment des devoirs.
Alors je vous livre ici notre recette magique, sachant que j’ai bien conscience que chaque enfant est différent et que je vous laisse donc le soin de piocher dans les conseils ci-dessous en fonction de vos enfants.
Règle numéro 1 : Développer son autonomie par la confiance
Pour Michel Bussi, écrivain à succès, papa de 3 enfants et professeur de géographie : « l’autonomie est essentielle. Il vaut mieux qu’un enfant ne fasse pas ses devoirs et que cela s’en ressente que d’être derrière son dos en permanence car c’est l’autonomie qui permet de laisser se développer les compétences ».
Un des préalables à l’autonomie de nos enfants c’est de leur faire confiance. Malheureusement, ce n’est pas le point fort des Français.
Effectivement, dans la dernière enquête PISA de l’OCDE, la France est classée 62ème sur 65 pays en ce qui concerne le niveau de confiance en soi de ses élèves. Mais comme seulement 20% des adultes Français déclarent pouvoir faire confiance aux autres (contre 48% en moyenne dans le reste de l’OCDE), on est peu surpris par ce résultat. Pourtant un élève qui a confiance en ses capacités réussit beaucoup mieux à l’école.
Et comme c’est très souvent le regard de l’adulte qui va lui donner confiance en lui, nous avons dit à notre fils qu’il devait gérer seul les devoirs inscrits dans son agenda et que nous avions confiance dans sa capacité à s’organiser, mais aussi à assumer les loupés.
À cet âge, tout ne peut pas être parfait. S’il a oublié une leçon, un cahier, des exercices, il devra l’assumer auprès de la maîtresse et il s’engage à rattraper le retard le lendemain. D’un autre côté, lorsque nous étions enfants, nous n’avions pas de mails ou de groupe WhatsApp de parents quand nous oublions nos cahiers.
Règle numéro 2 : Dédramatiser EN TANT QUE PARENTS CONCERNANT les devoirs
Lorsque j’étais écolière, il y avait déjà des discussions sur l’interdiction des devoirs à la maison.
Petite parenthèse historique :
« La circulaire du 29 décembre 1956 supprime les devoirs à la maison précisant qu’aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe. Cette circulaire a été abrogée depuis par la circulaire de 1994, qui proposait d’instaurer sur le temps scolaire un temps pour les études et les devoirs. Depuis, la loi du 8 juillet 2013 portant sur les rythmes scolaires précise que cette réforme des rythmes va permettre de rendre effective l’interdiction formelle des devoirs écrits à la maison pour les élèves du premier degré ».
Aujourd’hui, sur la page en ligne du ministère de l’Éducation nationale, à la question : «Peut-on donner à un élève du primaire des devoirs à faire à la maison ?», on peut lire la réponse suivante :
« Oui. Toutefois, un enseignant ne peut pas donner à ses élèves un travail écrit à faire en dehors de la classe.
Les devoirs à faire à la maison peuvent être :
– Un travail oral (lecture ou recherche par exemple),
– Ou des leçons à apprendre.»
Par conséquent votre enfant ne devrait jamais être sanctionné s’il n’a pas fait ses devoirs.
Beaucoup d’enquêtes ont été réalisées sur le sujet, notamment par des associations de parents d’élèves (FCPE), et montrent à quel point les familles tendent à partager avec les enseignants l’idée que les devoirs sont indispensables à la « fixation des apprentissages réalisés en classe » et indissociables d’une « bonne scolarité ». Si les parents adhèrent aux devoirs, c’est aussi parce qu’ils « ouvrent une fenêtre sur la classe », peuvent donner le sentiment de pouvoir « peser favorablement dans la scolarité de leurs enfants » et permettent d’apparaître comme de bons parents. De plus, les schémas se répètent. Un parent ayant réalisé des devoirs à la maison lorsqu’il était enfant aurait tendance à refaire la même chose alors même que la méthodologie et les leçons ont beaucoup changé et que cela peut être contre-productif pour aider l’enseignant. Je me suis moi-même retrouvé à dire à mon fils : « mais ce n’est pas comme ça que j’ai appris…».
Néanmoins, au-delà du débat des devoirs à la maison obligatoires ou pas, l’important est que cela ait du sens pour l’enfant.
Pour Patrick Rayou, professeur en sciences de l’éducation à l’université Paris 8, dans l’équipe de recherche ESCOL qui étudie les inégalités sociales de réussite scolaire : « les devoirs ne sont ni une punition, ni une sanction. Ils ont pour but de renvoyer l’enfant à son autonomie et à ses propres ressources ».
Si je reviens à l’exemple de mon fils, ces 2 premières années d’écoles primaire, les devoirs étaient un calvaire pour lui : « pourquoi on me demande de faire 5 additions alors que je sais faire des additions ! », « pourquoi je dois faire des lignes d’écriture, alors que je sais écrire ! ». Il ne voyait aucune logique d’apprentissage et je le comprenais. La compréhension du « pourquoi » est très importante pour nos enfants. Un devoir doit être un écho aux apprentissages vus en classe et correspond à une logique d’apprentissage. J’applique la leçon vue en classe et je vois ainsi si j’ai compris. J’apprends ma leçon d’histoire pour valider mon niveau de connaissance lors d’une évaluation, etc…
Ainsi, si mon fils me dit qu’il a déjà compris telle ou telle leçon en classe et qu’il n’a pas besoin de réviser, je le crois, parce que derrière nous nous sommes fixés des objectifs et il le sait…
Règle numéro 3 : Fixer des objectifs ensemble
À chaque retour de vacances, nous avons une discussion afin de déterminer pour chaque matière ce qui était acceptable pour lui. Il a déjà identifié les matières qu’il aimait le plus et qui lui demandaient moins d’énergie dans son apprentissage. Pour ces matières-là, il a un niveau d’exigence plus important en ce qui concerne les évaluations. Pour les matières qui lui demandent de se mobiliser davantage, nous appliquons la technique des petits pas.
Par exemple, nous avons eu une discussion sur la dictée hebdomadaire. L’orthographe ne fait pas partie des matières où mon fils se sent à l’aise.
Il y a 3 groupes :
· Le groupe jaune a une liste de mots
· Le groupe vert a la liste des mots du groupe jaune et de nouveaux mots.
· Le groupe violet a la liste des mots des groupes jaune et vert et de nouveaux mots.
Il était dans le groupe vert. Je lui ai demandé ce qui l’empêchait d’être dans le groupe violet. Sa réponse : « mais maman je suis à 85% de résultat positif dans le groupe vert c’est super bien ». Pour le motiver, je lui ai présenté ça comme un défi puisqu’il faut être à 90% 3 semaines de suite pour monter de niveau. Je lui ai demandé de visualiser la satisfaction que cela serait d’être 3 semaines à 90%. À la fin de la discussion, il n’était pas convaincu mais cela a fait son chemin. Il était ensuite tellement content de m’annoncer qu’il avait intégré le groupe violet !
Règle numéro 4 : Avoir de la méthodologie
Nous avons également abordé quelques points de méthodologie afin qu’il soit autonome :
1. Planifier sa séance de devoirs sachant qu’il va à l’étude 2 soirs par semaine.
2. Organiser au mieux sa séance :
- S’installer dans un endroit calme
- Regarder la liste des devoirs dans l’agenda
- Déterminer la liste des choses à faire et l’objectif (préparer une évaluation, valider l’apprentissage d’une leçon, etc..)
- Déterminer le temps pour chaque matière
- Commencer par le plus difficile et diviser la tâche si cela aide
- Rayer chaque devoir quand il est fini
- Ranger ses affaires et se détendre.
3. Pour les évaluations :
· Relire plusieurs soirs par semaine la leçon.
En bonus, je vous conseille la lecture de la collection « HUGO » de Anne-Marie Gaignard dans laquelle vos enfants peuvent s’identifier aux personnages et acquérir de la méthodologie.
Et en super-bonus, je vous conseille l’outil d’aide aux devoirs de SOFT KIDS pour programmer sa séance de devoirs et notre programme persévérance pour apprendre à aller au bout des choses !
Règle numéro 5 : Montrer notre implication
Nous n’intervenons pas dans les devoirs mais cela ne veut pas dire que nous ne nous impliquons pas dans sa scolarité.
Chaque dimanche, mon mari et moi regardons avec lui ses cahiers : cahiers du jour, évaluations et cahier de devoirs. Cela nous permet d’identifier si quelque chose n’a pas été acquis et d’en discuter avec lui, voire de lui poser une ou deux questions afin de vérifier s’il a compris après la correction de la maîtresse. Cela nous prend 15 minutes et cela permet de discuter de ses apprentissages, de ce qu’il aime ou pas, de ses objectifs et de sa méthodologie.
Au-delà de réussir ces évaluations, ce que je lui demande systématiquement c’est :
- « Es-tu content du travail que tu as fourni ? » : le plus important, c’est qu’il ait l’impression d’avoir donné le meilleur de lui-même, même lorsque c’est difficile.
- « As-tu appris de tes erreurs ? » : il sait qu’on ne peut pas tout savoir ou tout connaître et que c’est en commettant des erreurs et en relevant des défis que l’on apprend et que l’on développe son intelligence.
- « Penses-tu être constant dans ce que tu fais ? ». Il vaut mieux avoir 6 ou 7 (sur 10) de moyenne toute l’année que 10 une semaine et 3 la semaine d’après. Ce que l’on regarde c’est la persévérance et la constance de l’effort fourni.
Si besoin, nous refaisons un point de méthodologie.
Évidemment, j’ai conscience que cet arrangement ne peut pas convenir à tous les enfants, surtout s’ils viennent de rentrer au CP.
Néanmoins, je pense qu’en donnant à nos enfants des conseils de méthodologie et en leur montrant que nous avons confiance en eux et qu’ils peuvent se tromper et apprendre de leurs erreurs, nous pouvons améliorer les séances de devoirs qui se transforment parfois en corvée pour les parents et les enfants.
Enfin, si vos enfants ont de réelles difficultés, n’hésitez pas à les inscrire à l’étude ou aux périodes de soutien scolaire. Le site Allo prof offre également un service gratuit avec des instituteurs qui répondent à vos questions en direct.
Les devoirs ont longtemps été une source de stress au sein de notre foyer et j’espère qu’en vous partageant cela, je pourrais aider ceux qui galèrent.
Et si vous avez des astuces que vous voulez partager, n’hésitez pas à nous écrire. 🤗
Solenne
Fondatrice de Soft Kids et maman de 3 super kids !
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