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Sharenting : faut-il arrêter de poster des photos d’enfants sur les réseaux sociaux ?

Avec l’avènement des réseaux sociaux, partager des photos de ses enfants est devenu une pratique courante. Baptisée « sharenting » (contraction des mots « sharing » et « parenting »), cette habitude soulève de nombreuses questions. Si publier des moments de vie familiale semble anodin, cette pratique peut exposer les enfants à des dangers insoupçonnés, allant de la violation de leur vie privée à des risques plus graves comme la pédocriminalité.

Alors, faut-il arrêter de poster des photos de ses enfants sur les réseaux sociaux ?

Décryptons les enjeux et les bonnes pratiques pour protéger les plus jeunes à l’ère numérique.

Qu’est-ce que le sharenting ?

Le sharenting désigne l’acte de partager des photos ou des informations personnelles sur ses enfants via les réseaux sociaux. Selon une étude récente, 53 % des parents français ont déjà publié des photos de leurs enfants, et 43 % d’entre eux ont commencé à le faire dès la naissance de leur enfant. À 13 ans, un enfant apparaît en moyenne dans 1 300 photos publiées en ligne par son entourage.

Cette pratique découle souvent d’un désir de partager des moments de bonheur avec ses proches ou de montrer sa fierté parentale. Mais ce geste, en apparence anodin, peut avoir des conséquences importantes pour l’enfant, à court et à long terme.

 

Les risques du sharenting

1. Une atteinte à la vie privée de l’enfant

En partageant des photos en ligne, les parents créent une empreinte numérique pour leur enfant, souvent sans son consentement. Cette empreinte peut inclure des images ou des informations personnelles, telles que le nom, l’âge ou l’école fréquentée, qui pourraient être utilisées de manière malveillante.

De plus, à mesure que l’enfant grandit, il peut ressentir un malaise face à la diffusion de son image sans qu’il ait eu son mot à dire. Cette atteinte à la vie privée peut également nuire à sa perception de soi et à ses relations sociales.

2. Des photos détournées à des fins malveillantes

L’un des dangers les plus graves du sharenting est le risque de détournement des photos d’enfants. Selon des études, 40 % des personnes ayant consulté des contenus pédocriminels en ligne ont ensuite cherché à entrer en contact avec des enfants. Les photos partagées innocemment par les parents peuvent être téléchargées, modifiées ou utilisées à des fins malveillantes, exposant ainsi les enfants à des risques réels.

3. Un impact sur le futur de l’enfant

L’empreinte numérique créée par les parents peut avoir des répercussions sur le futur de l’enfant, notamment dans sa vie professionnelle ou sociale. Par exemple, des photos ou des informations embarrassantes publiées dans l’enfance pourraient être retrouvées par des employeurs ou des partenaires à l’âge adulte.

 

Faut-il arrêter de poster des photos d’enfants en ligne ?

La question n’est pas forcément d’arrêter complètement, mais plutôt de réfléchir avant de publier. Les experts en protection de la vie privée et en parentalité recommandent de limiter les publications, et de toujours se demander si une photo ou une information pourrait nuire à l’enfant à l’avenir.

 

Conseils pour partager en toute sécurité

1. Limiter les informations visibles

Évitez de publier des photos qui révèlent des détails sensibles, comme le nom complet de l’enfant, son école, ou les lieux qu’il fréquente régulièrement. Plus les informations partagées sont limitées, moins il y a de risques.

2. Demander le consentement de l’enfant

Dès qu’il est en âge de comprendre, demandez à votre enfant s’il est d’accord pour que vous partagiez une photo de lui. Cela lui apprend également l’importance du respect de la vie privée.

3. Paramétrer les comptes en privé

Si vous souhaitez partager des photos avec votre entourage, assurez-vous que vos paramètres de confidentialité sont activés et que seules les personnes de confiance peuvent voir vos publications.

4. Privilégier le partage hors ligne

Pour des moments familiaux, pensez à des solutions plus privées, comme envoyer les photos directement à vos proches via des applications de messagerie sécurisées. Cela permet de partager sans créer une empreinte numérique.

 

Le sharenting, un choix à réfléchir

Le sharenting, s’il n’est pas encadré, peut exposer les enfants à des dangers significatifs, qu’il s’agisse de la violation de leur vie privée, de détournements d’images, ou de conséquences futures sur leur vie sociale et professionnelle. Cependant, il est possible de partager en toute sécurité, à condition de prendre des précautions et de toujours garder à l’esprit l’intérêt de l’enfant.

En fin de compte, chaque parent doit se poser une question simple avant de publier une photo : « Mon enfant serait-il à l’aise avec cette publication dans 10, 15 ou 20 ans ? » Si la réponse est non, mieux vaut s’abstenir.

L’équipe Soft Kids 🌈

Pour approfondir ce sujet et découvrir des astuces pratiques pour protéger la vie privée de vos enfants à l’ère numérique, écoutez l’épisode complet de Génération Parents.

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