Pour ce week-end de la fête des mères, nous lançons les interviews parent-enfant.
L’objectif : donner la parole aux enfants et confronter les réponses avec celles des parents. Vous verrez rapidement que nos enfants n’ont pas forcément la même perception d’eux que celle que nous avons. Cet interview peut également vous servir de trame de discussion avec vos enfants : se poser et échanger avec eux pour leur donner confiance en eux !
Nous allons donc à la rencontre de Marion fondatrice de Ze pâtisserie et sa fille Capucine, 8 ans.
Capucine est-ce que tu peux nous présenter ta maman ?
Capucine : Elle s’appelle Marion. Elle aime bien les gâteaux. Elle en fait beaucoup en ce moment. Et elle est trop forte pour faire des câlins. Et elle vient de changer de travail pour créer son entreprise !
Marion, est-ce que tu peux nous présenter Capucine ?
Marion : Capucine a 8 ans, elle aime beaucoup les câlins de sa maman …
Capucine : … Et de papa.
Marion : … Et de papa. Il y a une grande compétition entre papa et maman pour savoir qui aura le plus de câlins de Capucine. C’est une petite fille qui aime bien aller à l’école et faire des activités sportives. Elle a quelques bonnes copines depuis la maternelle. Elle a un grand frère de 11 ans qu’elle adore. C’est chien et chat mais en même temps, inséparables.
Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur votre famille ? Est-ce que la famille c’est important pour vous deux ?
Capucine : Il y a papa, Raphaël …papi et mamie. On aime bien aller chez papi et mamie parce que chez eux, on ne fait pas de temps calme. Alors qu’à la maison oui.
Marion : La famille c’est important. Mais nous on est une petite famille. Chez nous la famille c’est peut-être plus les amis que la famille du sang.
Et alors, vous venez d’être confinés 8 semaines en famille, Capucine, est-ce que c’était dur d’être tout le temps avec papa, maman et ton frère ? Et toi Marion ?
Capucine : Ça va. Bah, c’était un petit peu relou parce que mon frère n’arrêtait pas de parler. Et maman, elle a fait pleins de gâteaux pendant le confinement.
Marion : Comment dire ? (Rires) Un gros changement qui est quand même arrivé à une période de transition qui ne s’annonçait pas simple avec l’arrêt du travail. C’était une situation inédite qui a été un peu difficile à gérer au début. Continuer à travailler et en même temps, faire les devoirs. Je deviens prof à la maison. Mais aussi des trucs logistiques hyper basiques du genre, soudainement, il faut faire des repas pour quatre tout le temps. On a fini par trouver nos marques. Et je pense qu’au final, ils sont plutôt contents parce qu’ils nous voient beaucoup plus que d’habitude et Capucine n’est pas encore retournée à l’école.
Marion, peux-tu nous parler de la naissance de Capucine et comment ça s’est passé quand elle est arrivée à la maison ?
Marion : Ouh là ! Tu as une demi-heure ? La naissance de Capucine… C’est une naissance particulière pour moi parce que c’est un bébé qui est né par voie basse après avoir eu une césarienne. C’était un bébé hyper calme mais on sentait déjà qu’elle avait son petit caractère qui allait s’affirmer très rapidement.
Capucine, est-ce que tu pourrais nous dire quelle était la chose la plus dure que tu as eu à apprendre depuis que tu es née ?
Capucine : À l’école ? Les tables de multiplication (rires). C’est parce que je n’ai pas trop de mémoire. Sinon apprendre à faire la roue.
C’est vrai ça qu’elle n’a pas de mémoire ? Ou c’est une idée qu’elle se fait ?
Marion : C’est une idée qu’elle se fait. Elle ne veut pas apprendre par cœur ses tables, elle préfère compter sur ses doigts.
Capucine, si tu penses à tout ce que tu as appris depuis que tu es née, quelle est la chose dont tu es la plus fière ? Et pour toi Marion c’est quoi ?
Capucine : Avoir réussi des contrôles et avoir des bonnes notes.
Marion : Quand elle fait des roues et ce qu’elle fait à la gym, elle est hyper forte en sport. Et surtout, elle a pas mal de persévérance, elle ne lâche pas l’affaire. Elle s’entraîne jusqu’à ce qu’elle y arrive mais elle ne veut pas faire de compétition.
Pourquoi, elle ne veut pas faire de compétition ?
Marion : Elle dit que c’est parce qu’il y a des gens qui vont la regarder.
Elle n’aime pas quand on la regarde ?
Marion : Pourtant elle fait de la danse et elle fait des spectacles de fin d’année avec beaucoup plus de monde. Mais là, elle sait qu’elle va être notée. J’ai l’impression que c’est ça qui ne lui plait pas. Donc, en fait, elle aurait dû faire « une compèt » le 29 mars et ça été annulé et elle était super contente.
C’est intéressant de voir que tu cites le sport et qu’elle cite l’école et les notes. Est-ce que tu crois qu’elle se met des enjeux ?
Marion : Oui, je ne sais pas pourquoi, elle se met des enjeux là-dessus, en fait. Les deux font pareil. Son frère et elle se mettent la pression sur l’école alors qu’on n’en met pas tant que ça.
Capucine, si on demande à maman ce qu’elle pense de tes qualités, elle dirait quoi ?
Capucine : Je fais bien la roue…et que je mets bien la table.
Marion : Que tu mets bien la table, oui. Mais surtout, tu es marrante aussi. T’es comme un clown. Elle aime bien faire rigoler l’assistance de temps en temps. Surtout avec les gens qu’elle connait quand même. Elle est très câline et très gentille. Elle est rigolote. Elle manie l’ironie.
(Capucine nous a fait un petit numéro qui nous a fait bien rire pour illustrer les propos de sa mère)
Capucine, est-ce qu’il y a des choses qu’avant tu n’avais pas le droit de faire et que cette année, tes parents t’ont autorisé à faire ?
Capucine : Maintenant j’ai le droit de jouer seule devant chez moi.
Est-ce que tu as l’impression que tu as le droit de choisir beaucoup de choses ou est-ce que tu as l’impression que ce sont tes parents qui choisissent pour toi ?
Capucine : Je peux choisir mais j’aimerais bien avoir un téléphone et ça je ne peux pas. Je voudrais envoyer des messages à mes copines.
Tu voudrais envoyer des messages à tes copines ? Marion, est-ce que tu peux nous dire quand est-ce que vous décidez que Capucine est prête à faire quelque chose toute seule ?
Marion : Des fois ça passe par l’étape, elle va le faire avec son frère. Par exemple, aller chercher une copine en bas de la résidence. C’est par essai. On tente un peu d’autonomie et on voit comment ça se passe.
Marion, est-ce que tu peux me dire comment vous faites avec ton mari pour éviter les comparaisons, frère/sœur ?
Capucine : Il y a de grosses comparaisons.
Marion : C’est compliqué. Il y a une partie qui vient de nous forcément. C’est souvent « fais comme ton frère ». Mamie dit « qu’est-ce que tu copies Raphaël ! ». Après de temps en temps, on essaye de remettre à plat en disant qu’ils sont différents, qu’ils n’ont pas le même âge. C’est souvent ça qui revient. C’est quand par exemple, Raphaël va être comparé à sa sœur ou dire qu’elle est nulle. Ce genre de trucs qu’il lui dit, pas très sympa. Il exagère vraiment. Dans ces cas-là, on lui rappelle qu’elle a trois ans de moins que lui. C’est pas simple de ne pas les comparer. Quand bien même, c’est un garçon et une fille, on ne devrait pas les comparer. Mais naturellement, ça se fait. Je pense qu’on n’est pas très bons là-dedans.
Marion, est-ce que tu peux me dire ce que vous faites avec ton mari pour développer la confiance en soi de vos enfants ?
Marion : On l’encourage, on la félicite quand elle a réussi. On lui fait tester de nouvelles choses.
Pourquoi tu hoches la tête Capucine ? T’es pas sûre qu’on te félicite quand t’as réussi ?
Capucine : Pas Raphaël.
Mais est-ce que tu demandes à ton frère de te féliciter quand tu réussis ? Parce que si tu ne lui demandes pas, il ne va pas forcÉment le faire. Tu pourrais lui dire « ça me ferait du bien que tu m’encourages ».
Et d’autres choses que vous faites pour la confiance en soi ?
Marion : Elle essaye des nouvelles choses. On lui fait faire une application mobile, ça s’appelle Soft Kids. (Rires)
Justement, c’est ma prochaine question. Capucine, tu as essayé Soft Kids? Qu’est ce que tu as aimé ?
Capucine : J’aimais bien l’arbre qui pousse et les vidéos sont bien.
Et Marion, est-ce qu’en jouant à Soft Kids avec Capucine, tu as appris des choses sur elle ?
Marion : Oui, j’en sais plus. Sur les qualités, déjà, il y a des mots qu’elle ne connaissait pas et par exemple sur serviable, elle a répondu non alors que j’aurais dit tout l’inverse.
Et du coup, tu t’es dit que tu devais faire des choses pour qu’elle s’en rende compte ?
Marion : De lui expliquer sur le moment qu’au contraire elle était serviable. On va encore faire une comparaison mais toi, tu viens toujours me voir pour me demander si j’ai besoin d’aide, toujours. Ce qui m’énerve car ça nous complait dans le stéréotype que dans la cuisine, ce sont les filles qui viennent. Mais dès qu’il y a un truc dans la cuisine, elle me dit : « est-ce que je peux t’aider ? » car ça l’amuse vraiment de m’aider. J’ai rarement la même proposition de l’autre côté.
Ma dernière question, je voulais savoir si vous aviez prévu un truc spécial pour la fête des mères ?
Marion : Là, elle est en train de se dire oups ! (Rires) Oups ! Je n’ai rien prévu. Je ne sais pas si on va faire quelque chose de spécial.
Capucine : Si, on va aller au Futuroscope !
Marion : Non, on ne va pas aller au Futuroscope parce que c’est fermé.
Capucine : À Disneyland Paris ?
Marion : Non plus ! D’ici là, on reprendra l’école donc peut-être qu’il y aura quelque chose.
Solenne : Même s’il n’y a rien de prévu Capucine, tu vas faire quelque chose ? Un dessin ?
Capucine : Oui, au moins un dessin !
Merci à vous deux pour ce moment sympathique passé ensemble et bonne fête des mères !
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